L’église St Stanislas et son presbytère

21/11/2016

A partir de 1922, arrivèrent en nombre les mineurs polonais de Westphalie et leurs familles qui s’installèrent dans l’ancienne Cité Bruno. En 1925, la compagnie des mines de Dourges fit construire une salle des fêtes (le patronage) et une église. On ajoute aussi une nouvelle partie à la Cité Bruno (Nouvelle Cité Bruno) avec l’arrivée de la main d’œuvre provenant directement de Pologne.

L’église

L’église a été dédiée à Saint Stanislas, patron de la Pologne. Elle a été consacrée le 23 octobre 1927 par Monseigneur Radomski, évêque auxiliaire du cardinal archevêque de PoznaÅ„. Le directeur de la Compagnie des Mines de Dourges offrit pour l’occasion un autel en bois sculpté. Réalisé par le sculpteur polonais Jan Szczepkowski, il s’intitule « la chapelle de la Nativité » et a obtenu le Grand Prix de l’exposition internationale des arts décoratifs de Paris en 1925. Une copie de l’œuvre se trouve au Musée national de Varsovie.

L’église Saint Stanislas est située dans la Cité Bruno, légèrement en retrait des logements de l’autre côté de la rue Félix Faure. Elle se présente au bout d’une allée initialement bordée d’arbres, donc visuellement en profondeur par apport à la rue, et occupe une grande parcelle partagée avec le presbytère. C’est un édifice en béton d’un vaisseau prolongé à l’est par une chapelle de moindre taille. Il est couvert par un toit à deux versants en forte pente. La façade est percée de part et d’autre de l’entrée de triplets de baie en plein cintre. Elle s’inscrit dans un corps trapézoïdal, au sommet duquel se trouve le clocher. Le portail, auquel on accède par des escaliers, s’inscrit dans un arc en plein cintre à double rouleau, cerné par un cordon se prolongeant sur toute la façade. Le niveau supérieur est doté de deux très grandes baies rectangulaires jumelées dont les traverses forment une croix latine. Au-dessus d’un entablement puis d’une corniche, le clocher carré est surmonté d’un lanternon en forme de bulbe. La nef est longue de quatre travées éclairées par des triplets de baies talutées en plein cintre et traverses en béton. Des contreforts trapézoïdaux scandent les travées. La chapelle axiale est éclairée sur ses deux faces latérales par des groupes de six baies talutées en plein cintre et traverses en béton, tandis que le chevet est aveugle. La sacristie est éclairée de baies de même type que celles de la chapelle axiale, et est couverte d’une toiture plate bordée par une balustre.

A l’intérieur, la large nef est couverte par une voûte lambrissée en berceau anse de panier, soutenue par des arcs doubleaux sans décoration passant entre chaque baie. Au revers de la façade occidentale, l’avant nef est clôturée par un mur ouvert de trois baies rectangulaires au premier niveau séparées entre elles par des pilastres soutenant un entablement, et de trois baies s’adaptant à la forme de la voûte au second. Une vaste tribune au second niveau est bordée par un garde-corps sans ornements. Les peintures intérieures ont été refaites en 2000.

Les vitraux ont été réalisés par Francis Chigot (1879-1960). Ce maître-verrier, ancien élève à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, a conçu de nombreux vitraux dans la région de Limoges et travailla pendant plusieurs années  pour les monuments historiques avec les restauration d’églises du nord de la France, détruites lors de la première guerre mondiales. Réalisés l’année de l’inauguration de l’église, les vitraux figurent dans le chœur Sainte Barbe – la foudre tue le père de Sainte Barbe et Saint Stanislas – Saint Stanislas ressuscitant Piotrowin, représentés dans des tons bleus, jaunes, rouges et violets. Les autres verrières situées dans la nef sont composées de vitraux géométriques avec motifs floraux et symboles religieux.

Le Presbytère

Le presbytère est situé à proximité immédiate de l’église. C’est un bâtiment construit en parpaings de schiste, visible sous un enduit gris. Il est de plan rectangulaire, avec un avant corps en façade et couvert par un toit à deux versants couvert d’ardoises. Il est flanqué de deux garages. L’entrée se fait sous un porche couvert par un appentis en tuiles. Le bâtiment, de deux niveaux, est éclairé au rez-de-chaussée par des baies rectangulaires entourées d’un chaînage orné de pointes de diamant et surmontées par un cordon décoratif. Les baies de l’étage, de moindre taille, ont des dispositions similaires, bien que le cordon soit différent, formant deux segments de cercles. Son architecture s’inscrit dans le style pittoresque et néo-régionaliste de la Cité Bruno.

Depuis l'inscription du Bassin minier au patrimoine mondial en 2012, l'Eglise St Stanislas et le presbytère figurent sur la liste des sites UNESCO.